Abstract:

At the end of the 2010s, Benin embarked on digitalizing the public services, which began with the instalment of the permanent computerized electoral register. This initiative has gained momentum in recent years, with the creation, from 2020 onwards, of numerous platforms to offer almost all public services. Since then, digitalization seems to be affecting almost every sector of activity and citizens' daily lives. It is the framework of widespread digitalization that the last four major elections (communal and municipal legislative and presidential elections in 2019, 2020, 2021 and 2023) have been organized. But despite the political will to ensure citizens' effective participation of citizens in the exercise of their civic rights, experimentation with digitalization has given rise to the emergence of forms of fractures in participation. What can we make of this experiment in the early stages of digitalization of the electoral process? How can citizens - particularly those who have difficulty with the written word - experience that process? This paper presents an analysis of the electoral process, highlighting not only the stakes and challenges but also the paradoxes engendered by the digitalization of citizen participation in public life in Benin.

Issifou Abou Moumouni holds a PhD in social anthropology. He is currently a lecturer at the University of Parakou (Benin) and post-doctoral fellow within the Cluster Africa Multiple at the University of Bayreuth (Germany). He is also Researcher at the Laboratoire d'Etudes et de Recherches sur les Dynamiques sociales et le Développement Local (LASDEL).

Elections en contexte de digitalisation au Bénin : Enjeux et défis pour les personnes en difficulté face à l’écrit

A la fin des années 2010, le Bénin s’est engagé dans un processus de digitalisation des services publics qui a commencé avec l’institutionnalisation de la liste électorale permanente informatisée. Cette initiative s’est accentuée ces dernières années avec la création, à partir de 2020, de nombreuses plateformes pour offrir la quasi-totalité des services publics. Depuis lors, la digitalisation semble affecter presque tous les secteurs d’activité et le quotidien des citoyens. C’est dans ce contexte de digitalisation presque généralisé que les quatre dernières élections majeures (communales et municipales, législatives et présidentielles en 2019, 2020, 2021 et 2023) ont été organisées. Mais en dépit de la volonté manifeste des acteurs d’assurer la participation effective des citoyens à l’exercice de leur droit civique, l’expérimentation de la digitalisation a donné lieu à l’émergence des formes de fractures participatives. Quelles lectures faire de cette expérience de début de digitalisation du processus électoral ? Comment les citoyens – particulièrement ceux en difficulté face à l’écrit – vivent-ils cette expérience ? Cette communication propose une analyse du processus électoral et met en évidence non seulement les enjeux et les défis mais aussi les paradoxes engendrés par sa digitalisation de la participation citoyenne à la vie publique au Bénin.

Issifou Abou Moumouni est enseignant à l’Université de Parakou (Bénin) et chercheur Postdoctorant au sein du Cluster Africa Multiple de l’Université de Bayreuth (Allemagne). Il est également chercheur au Laboratoire d’Etudes et de Recherches sur les Dynamiques Sociales et le Développement Local.

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